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Le Calvaire se trouve sur le mur est du transept de l'église. Il prend place au droit d'une ancienne fenêtre du bras sud qui a été murée, donc bouchée, afin d'installer à l'intérieur de l'église à cet endroit le retable de sainte Béline.

L'ensemble est constitué d'un grand crucifix en bois, et d'une peinture murale, située en arrière-plan, sur la maçonnerie de la baie.

La croix a été érigée en 1716, la datation précise de la peinture est inconnue, mais elle daterait vraisemblablement du XVIIIe siècle également, et pourrait être contemporaine à la croix.

Exposé aux intempéries, le Calvaire s'est dégradé au fil du temps et après quelques réparations ponctuelles anciennes, des travaux de conservation et de restauration de l’ensemble sont devenus nécessaires.

Le 9 septembre 2013, l'entreprise Dangin a démonté la croix, afin de permettre les interventions sur celle-ci, ainsi que sur la peinture murale.

Ces travaux ont été réalisées par des restaurateurs agréés des monuments historiques, pour la peinture M. Franz Müeller et Mme Katrin König et pour la croix Mme Muriel Oiry.

 

La peinture

Nous parlons ici d'une peinture murale, et non d'une fresque, – la fresque étant une peinture murale réalisée avec des pigments délayés dans l’eau et appliqués sur l'enduit frais, ce qui n’est pas le cas de la peinture du Calvaire. Les autres types de peintures murales sont réalisées avec l'adjonction d'un liant (colle) sur un enduit déjà sec. La technique de la fresque est beaucoup plus résistante tandis que les peintures sur support sec posent plus de problèmes de conservation.

La peinture murale du Calvaire a été restaurée en 2014 par Franz Müeller et Katrin König. La restauration dura 2 mois et demi, du milieu du mois de juin au début du mois de septembre.

  • Petites dégradations de la maçonnerie, pertes d’enduit des joints entre les pierres.
  • Décollements (déplaquements) ponctuels de la couche d’enduit support de la peinture par rapport au mur.
  • Dégradation de la peinture par la superposition de couches de peinture, dues à des retouches, par dessus l'original du XVIIe siècle.
  • Présence d'insectes, micro-organismes et moisissure dans les interstices créées par les écailles de peinture qui se soulèvent..
  • Écailles de peintures qui se détachent et se soulèvent ce qui cause des pertes de couche picturale.
  • Encrassement de la peinture et des taches sombres sur sa surface.
  • Des examens stratigraphiques ont également été réalisés.

Afin de lui assurer la conservation à l’avenir et de lui rendre un aspect visuel harmonieux, différentes opérations de restauration ont été exécutées sur la peinture du Calvaire :

  • Décrassement de la couche picturale.
  • Consolidation de la couche picturale à l'aide d'application à travers le papier japon et d'injections de produits destinés au refixage de la peinture sur son support d’enduit.
  • Retouches avec des pigments en poudre.
  • Comblement de lacunes d’enduit support,
  • Injections de produit consolidant dans les poches d’enduit désolidarisé du mur
 

Photo avant les restaurations*:

Photo après les restaurations:

* Sur cette photo sont identifiées les zones où la peinture se soulève. Tirée du rapport de restauration Müller, König et Lazarescu.

 

Si vous voulez en savoir plus, nous vous invitons à consulter le rapport de restauration rédigé par Franz Müller, Katrin König et Matei Lazarescu, que vous trouverez au bas de cette page.

La croix

La croix a été démontée le 9 septembre 2013 et remontée, après restauration, le 20 avril 2016.

Il est intéressant de mentionner que le remontage de la croix représente beaucoup plus de travail que ce que l'on peut penser. En effet, 8 heures de travail impliquant 2 à 3 personnes ont été nécessaires.

Les interventions de restauration du Christ et de la croix

La conservation en extérieur qui expose la croix et son Christ sculpté aux intempéries et aux variations de température a dégradé l’œuvre.

Les dégradations qui nécessitaient une intervention de restauration étaient de cet ordre :

  • Assèchement du bois et apparitions fissures
  • Pourrissement partiel du bois
  • Présence d'insectes xylophages ( se nourrissant de bois )
  • Encrassement et moisissures
  • Oxydation des clous forgés
  • Corrosion ayant causé la dégradation du cartel
  • Des observations en laboratoire ont été réalisées sur les couches picturales recouvrant le Christ, ce qui a permis de révéler que 3 strates de peinture avaient été appliquées au fil du temps sur la sculpture : la couche originale, ainsi que deux couches de repeintes. C'est la couche du premier repeint que l'on a décidé de remettre en valeur lors de cette restauration, vu son meilleur état de conservation.

Les interventions réalisées sur le Christ ont été les suivantes :

  • Dépoussiérage au pinceau doux, afin de garantir l'efficacité des couches protectrices qui ont été appliquées ensuite.
  • Fixage de la polychromie ( différentes couleurs qui apparaissent sur l'ensemble de la sculpture ), par injection de produit fixatif
  • Nettoyage du bois nu
  • Dégagement de la polychromie au scalpel, afin de ne conserver que la couche de peinture du premier repeint.
  • Des retouches de peinture pour créer une uniformité visuelle ont été faites.
  • Application d'un vernis protecteur.
  • Les interventions sur la couronne d'épines ont été un nettoyage puis un traitement anti-corrosion des clous forgés.
  • Le cartel a été traité contre la corrosion, puis il a été repeint.
  • Les clous des pieds et des mains sur Christ ont été nettoyés de leur rouille puis ont été traités contre la corrosion.
  • La base de la croix a subi un traitement insecticide, puis le bois a été consolidé et une plaque de métal pour renforcer la base a été ajoutée. L'ancien mastic provenant d'une précédente restauration a été retiré au scalpel et les lacunes laissées par ce retrait ont été bouchées à l'aide d'un bois à densité faible. Ces rajouts ont ensuite été recouverts d'une couche protectrice.

Les poteaux du préau ont subi ces opérations de conservation :

  • Mise en place de protection du métal
  • Retrait du mastic et colmatage des fentes avec du bois qui s'adapte aux variations d'humidité et de température
  • Traitement anti-rouille des plaques de métal
  • Réfection du joint de scellement entre les poteaux et leur base en pierre.
  • Remise en peinture.

Avant les restaurations:

Après les restaurations:

 

Vous pouvez observer, ci-dessous, le Christ après les restaurations :

Toutes ces interventions ont été effectuées par Mme Muriel Oiry, conservatrice-restauratrice d'œuvres sculptées.

Si vous voulez en savoir plus, nous vous invitons à consulter le rapport de restauration rédigé par Madame Muriel Oiry, au bas de cette page.

 

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