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par Monsieur GUY CURE

L'église de Landreville abrite peu de représentations de saints intercesseurs relativement à d'autres églises de la région.

Par contre, le nombre de reliquaires et de reliques encore conservées est important.

Qu'il s'agisse des unes ou des autres, il est primordial de les lire en fonction de leur époque. C'est alors un témoignage important de préoccupations et de modes de vie. Il ne s'agit pas de juger avec des yeux et des connaissances du XXIe siècle, de croyances et de convictions du XVIe ou du XVIIIe siècle, mais de comprendre, sans dévotion et sans ironie, le fonctionnement de communautés humaines qui avaient besoin de figurations et de morceaux d'espoir.

Nous vous invitons à cliquer sur les bandes sonores au bas des images pour écouter le commentaire de Monsieur Cure s'y rattachant.

1. Les peintures murales

Saint Nicolas

 

On le reconnaît grâce à l’attribut les 3 petits enfants. Cette résurrection symbolique a été transformée en légendes diverses. Saint Nicolas est également le patron des marins, épiciers, tonneliers, écoliers, enfants, etc. Ce saint qui protège les petits enfants a une importance particulière à une époque où le nombre d’enfants mort-nés est important.

 

Saint Roch 

Né vers 1300, il effectue un pèlerinage à Rome. C’est l’époque de la grande épidémie de mort noire (1348). Il fut atteint de la maladie et s’isola, dans une forêt où un chien lui apportait chaque jour une boule de pain. Un ange soignait ses plaies. Ses attributs sont l’habit de pèlerin, l’abcès, le chien avec la boule de pain, l’ange. Invoqué pour protéger des épidémies (les pestes). Avant lui, c’est saint Sébastien qui jouait ce rôle. On trouve les images des deux saints dans de nombreuses églises.

 

2. Les statues

Saint Antoine de Padoue

Il s’agit d’une image bien plus tardive (probablement du XIXe siècle) donc négligée lors de l’inventaire de 2003. Antoine dit de Padoue est né au Portugal en 1195. C’était un prédicateur franciscain, canonisé dès 1232, mais déclaré docteur de l'Église seulement en 1946. Il a été nommé saint patron du Portugal en 1934 par le pape Pie XI.

À Brive-la-Gaillarde, on conserve le souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la prière solitaire. C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva miraculeusement un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume pour lui faire retrouver les objets perdus. Il est généralement représenté tenant un livre sur lequel repose l'Enfant Jésus. Vêtu de la bure, les reins ceints d'une corde (de là le nom des Cordeliers autrefois donné aux franciscains), il est couvert du manteau brun à capuchon.

 

Sainte Catherine

 

C'est une image qui pose question car elle n’a pas d’attribut. Même la palme (du martyre) peut être lue comme une plume d’écriture.

16 saintes portent ce nom (cf. nominis.cef). Reconnaissable à son attribut habituel, une roue brisée, Catherine d’Alexandrie est la protectrice des étudiants, des philosophes, des orateurs et des avocats. Comme elle a conservé sa virginité, elle est aussi la protectrice des jeunes filles vierges.

 

Saint Nicolas

Cette image est beaucoup plus tardive que la peinture murale, dont on peut proposer une lecture différente. « Devenu un jeune homme, il fuyait les plaisirs sales chers aux autres jeunes gens ».

Il est donc le protecteur des garçons. « Autrefois, sainte Catherine et saint Nicolas protégeaient chacun les célibataires de leur sexe respectif afin de prévenir tout attouchement personnel. »

La disposition symétrique des statues de sainte Catherine et de saint Nicolas met l’accent sur leur patronage des jeunes gens, ces deux saints étant présentés comme des modèles de virginité

 

Saint Roch

Si cette statue est réellement du XVIIIe siècle, elle fait peut-être référence aux dernières épidémies de peste. Mais si la date est plus tardive – d’un siècle, en rapport avec les reliques – , on peut la lire comme l’affirmation que la science n’a pas le monopole de la guérison des maladies contagieuses. Serait-ce une confrontation de saint Roch contre Pasteur (en 1885, Louis Pasteur inventa le vaccin contre la rage) ? La confrontation entre la science et le culte des saints intercesseurs est donc une hypothèse lorsqu 'il s’agit de ce Saint-Roch. Elle est par contre plus évidente en considérant les nombreuses reliques de l’église de Landreville.

 

3. Les reliquaires

reliquaire sainte Béline
Reliquaire sainte Béline

 

Comme les images de notre « Beau XVIe siècle », il est primordial de considérer les reliques du point de vue de l’époque où elles ont été installées dans l’église, en dehors de nos connaissances et usages actuels. Il ne s’agit pas de croire ou non en l’efficacité des reliques, ni de juger ceux qui croyaient ou croient peut-être encore à leur efficacité. Elles sont liées à leur époque et on doit les considérer comme témoignage historique, artistique et culturel. 

Le nombre de reliques présentes dans l’église de Landreville est exceptionnel.

La plupart ont été acquises le 12 décembre 1893 auprès du diocèse de Troyes qui semble avoir eu un service consacré à ce commerce. Nous ne savons par contre pas s'il s'agit d'un achat par la fabrique ou un don.

3 reliquaires sont situés sur l’autel Sainte-Béline. 4 sont dans la nef (2 aux pieds de Jeanne d’Arc, 2 aux pieds de saint Joseph).

On y retrouve 25 reliques, pour 16 saints.

Deux reliquaires tels que celui ci-dessous se trouvent de part et d'autre du reliquaire sainte Béline, sur l'autel sainte Béline. 

 

L'ensemble de ces trois reliquaires comprennent des reliques de :

Sainte Agathe :

-Vierge sicilienne, martyre à Catane, en 251, sous Dèce, pour avoir refusé de se sacrifier aux dieux. Le préfet Quintianus lui fit arracher les seins avec des tenailles. Momentanément guérie par l'intercession de saint Pierre, elle fut roulée sur des charbons ardents. C'est alors qu'un violent tremblement de terre ébranla la ville de Catane. De nombreux prodiges s'opérèrent sur son tombeau. Son voile sauva même Catane d'une éruption de l'Etna. Sainte Agathe est invoquée contre le feu et les calamités naturelles, en relation avec les éruptions volcaniques de l'Etna. 4 communes de France portent le nom de Sainte-Agathe, dont 3 dans le Massif Central. L’Auvergne a subi plusieurs séismes au XVe siècle. 24 lieux de culte y sont recensés. Elle est aussi la patronne des nourrices.

Sainte Vincente :

- Il s’agit vraisemblablement de sainte Vincente Gerosa, cofondatrice de l’Institut des Sœurs de la Charité (†1847).

Née, près de Brescia en 1784, Marie-Catherine Gérosa se dévoue très tôt aux pauvres et aux malades. à 30 ans, elle s'associe à Bartholomée Capitanio pour éduquer les petites filles et soigner les malades. En 1832, elle prononce ses vœux sous le nom de Vincente. L’Institut des sœurs de charité de Marie-Enfant, vient de naître. à la mort de sa compagne, Vincente en devient supérieure.

Pourquoi tant de reliques de sainte Vincente ?

- Présence d’un institut des sœurs de charité de Marie-Enfant à Landreville ?

Faute de reliques de saint Vincent, on acquiert des reliques de Vincente ?

Mystère...

 

Il y a quatre autres reliquaires dans l'églises que Landreville, qui se trouvent par paires aux pieds des statues de Jeanne d'Arc et de Saint-Joseph.

Aux pieds de Jeanne d’Arc:

Exemple d'un reliquaire :

Ces quatre reliquaires comprennent les reliques de :

Saint Bonose :

- Evêque de Trèves et confesseur († 381).

Il gouvernait son diocèse au temps difficile où l'empereur Constance favorisait l'arianisme. Il se montra d'un grand zèle et d'une fermeté inébranlable sous le règne du persécuteur Julien l'Apostat. Saint Bonose travailla avec saint Hilaire de Poitiers, à conserver la foi intègre dans les régions des Gaules.

Saint Cyrille :

-13 saints portent ce nom. Le notre n’est pas mentionné « Martyr ». 10 correspondent à ce critère.

Les plus connus sont saint Cyrille de Jérusalem et saint Cyrille d’Alexandrie.

Cyrille de Jérusalem († 386 ou 387) : Père et Docteur de l'Église, archevêque de Jérusalem ;

Cyrille d'Alexandrie (376-†444), Père et Docteur de l'Église, patriarche d'Alexandrie en 412.

Saint Donat :

-5 saints portent ce nom, dont 1 martyr : Donat d’Arezzo.

Pour fuir la persécution de Julien l’Apostat en 361, Donat a quitté Rome pour Arezzo en Toscane. Devenu évêque, il acquit la réputation d’un exorciseur. Il avait aussi la capacité de faire pleuvoir. Il fut décapité vers 380, mais c’est peut-être une confusion avec un autre Donat qui lui a attribué la palme du martyre. En 1652, ses reliques ont été transférées à Münstereifel, près de Bonn. Un jeu de mots sur Donner (le tonnerre) l’a fait devenir protecteur des moissons contre la grêle.

Sainte Exupérance :

Vierge († 380). Née à Troyes, elle se distingua très vite par son désir d'une vie austère toute donnée à Dieu. Elle appuyait sa vie spirituelle sur les religieux du monastère Saint-Ursion à Isle et, sous la direction des pères, elle fut conduite sur le chemin de la Vie éternelle.

Saint Grégoire :

-38 saints portent ce nom. Un seul martyr dans nominis :(†303). Prêtre de Spolète en Italie, il fut arrêté durant la persécution de l'empereur Maximien. Il fut torturé jusqu'à la mort. Les actes qui racontent sa passion reprennent les cruautés habituelles qu'endurèrent les martyrs. Ce qui est sûr, c'est qu'il donna toute sa vie à la gloire de Dieu.

Saint Innocent :

-L’étiquette précise « S. S. » Il s’agit donc d’un pape. 3 Innocent ont été papes :

- Innocent Ier, 40e pape de 401 à 417(✝ 417)

- Innocent XI, 240e pape, de 1676 à 1689 (✝ 1689). Il a été béatifié par Pie XII en 1956. Innocent XI n'hésita pas à déclarer nulle la "Déclaration des droits de l'Église gallicane" que Louis XIV avait fait voter, grâce à Bossuet, par une assemblée d'évêques trop soumis au roi. Bienheureux.

Innocent V, 183e pape en 1276 (✝ 1276). Compagnon de saint Bonaventure. Bienheureux. Son culte a été approuvé en 1898 par le pape Léon XIII.

Saint Phal :

-Phal ou Fidolus ou Fidole était fils d’un officier romain en Auvergne. Il fut enlevé et emmené comme esclave. Il fut racheté à Troyes par le moine saint Aventin. Lorsqu’Aventin se retira à Isle-au-Mont, c’est Fidolus qui lui succéda à la tête du monastère troyen. Il aida l’évêque Vincent dans l’administration du diocèse. Il accomplit de nombreux miracles : guérisons, résurrection, avec une prédilection pour les esclaves. Il mourut vers 549.

Ses reliques furent déposées en 661 dans l’abbaye de Montier-la-Celle et transférées en 1791 dans l’église de Saint-André-les-Vergers.

Sainte Savine :

-Morte pendant la persécution d’Hadrien en 126. L’arrivée de ses reliques en Gaule fait naître sa légende. Après que Savin ait chassé son fils Savinien, Savine quitta à son tour la maison paternelle. Elle accomplit à Rome des guérisons miraculeuses jusqu’à ce qu’un ange lui révèle que Savinien était à Troyes. Elle partit à sa recherche en compagnie de sa servante Sérapie (ou Maximiole). En arrivant à Troyes, elle apprit le martyre et la mort de Savinien. Elle tomba morte à cette nouvelle.

Ses images la représentent avec les attributs du voyage : le bourdon, la besace, la pèlerine à capuchon ou un grand chapeau, et comme pour beaucoup de saints un livre et la palme du martyre.

 

Les reliquaires aux pieds de Joseph:

Saint Clément :

-10 saints portent ce prénom. 4 saints martyrs.

Le plus connu est Clément Ier, pape de 92 à 101. Il a été exilé par Trajan en Crimée, où il avait été condamné à casser des pierres dans une carrière. Il a été précipité en mer avec une ancre attachée au cou. Des anges lui construisirent un tombeau de marbre au fond de la mer.

Patron des mariniers et des marbriers.

Saint Prosper :

-Prosper d’Aquitaine :

Théologien laïc. Après une éducation littéraire et philosophique soignée, il mena avec son épouse une vie simple et modeste. Devenu moine à Marseille, il défendit avec force contre les pélagiens la doctrine de saint Augustin sur la grâce de Dieu et le don de persévérance, et servit de secrétaire au pape saint Léon le Grand. Il mourut vers 463.

- Prosper, évêque (†463). Évêque d'Orléans qui succéda à saint Aignan. On pense qu'il accueillit sainte Geneviève lors de son passage dans cette ville.

Prosper, évêque de Reggio en émilie (5e s.) pendant 22 ans et bien que peu soit connu de sa vie, il est vénéré comme patron de la ville de Reggio. La tradition dit qu'il a distribué tous ses biens aux pauvres et qu'il vivait fort humblement.

Saint Sabin :

-2 saints martyrs de ce nom sont cités dans nominis :

Sabin, martyr à Spolète († v. 303). Cette date est incertaine car la "Passion" qui nous donne sa vie est une œuvre d'imagination qui a repris bien des épisodes d'autres martyrs. De la vie de ce saint, la seule chose dont on est sûr, c'est sa mort comme martyr. Il est honoré à Spolète depuis le 6e siècle. Il aurait été évêque. Sont fêtés ce même jour, Vénustien et sa famille que Sabin aurait convertis et

Exupérance et Marcel qui seraient ses diacres.

Confusion au moment de l’acquisition des reliques avec sainte Exupérance ? (Exupérance, prénom épicène).

Sabin, martyr en Égypte (4e s.). Durant la persécution de Dioclétien, il fut jeté dans le Nil après avoir enduré de cruelles souffrances.

Saint Valérien :

-2 saints martyrs portent ce nom :

-Valérien, martyr à Rome (†260).

Fiancé à sainte Cécile, converti par elle le jour de leur mariage, saint Valérien fut baptisé par le pape Urbain à qui il avait professé sa foi. Il fut condamné à mort avec Tiburce, parce qu'ils donnaient une sépulture aux chrétiens massacrés. Avant leur supplice, ils convertirent Maxime, chargé de les exécuter. Tous trois (Valérien, Tiburce et Maxime) sont fêtés le même jour.

- Valérien, martyr à Tournus en Bourgogne (†178).

Il avait été arrêté lors de la persécution qui décima l'Église de Lyon au temps de l'évêque saint Pothin. Il réussit à s'enfuir et s'installa à Tournus où se trouvaient de grands entrepôts marchands. Il s'y bâtit une simple cabane et rencontrait tous ces gens venant de contrées lointaines pour le négoce. Il leur parlait de Jésus-Christ. Découvert, il fut à nouveau arrêté et amené devant le juge qui avait condamné les martyrs de Lyon et qui était alors à Tournus. Torturé par des ongles de fer, saint Valérien fut ensuite décapité.

Saint Vincent :

-Vincent, diacre de Saragosse, martyr à Valence (†304)

La vie du patron des vignerons s'est tellement améliorée au cours des temps qu'il est difficile de démêler l'histoire de la légende.

Il fut mis à mort à Valence (Espagne) avec son évêque Valère. Son culte, très répandu dans les pays de vignobles, le fut également à Viviers, où la Cathédrale lui fut dédiée dès le VIe siècle. Vincent signifie 'vainqueur', et la liturgie joue volontiers sur le sens de son nom.

Son culte s'étendait à la totalité de l'empire romain dès l'époque de saint Augustin (354-430). L'iconographie le représente, en habit de diacre portant l'évangéliaire (proclamé par lui au cours de la messe) et la palme du martyre, encadré de ceps de vigne portant des grappes de raisins.

En 1173, son corps fut transporté de Valence à Lisbonne. Le convoi maritime fut accompagné de corbeaux. D’où le vocable de saint Vincent-des-Corbeaux. Il est alors devenu le patron des navigateurs. En France, il est le patron des vignerons à cause d’un calembour sur son nom.

 

Pourquoi tant de reliques ? L’explication est peut-être donnée par un ouvrage qui a fait autorité, La vie des saints, d'Emmanuel D'ALZON, dont vous pouvez lire des extraits choisis de l'introduction ci-dessous :

 

LA VIE DES SAINTS

Emmanuel D’ALZON (1879 ou 1880)

[…] les Saints gênent les amis du plaisir avec leur morale sévère ;

[…] ils sont en même temps une trop grande gloire pour l'humanité déchue, […] les chrétiens [ne] doivent jamais consentir à les abandonner aux haines des méchants incapables de les imiter.

[…] la vie des Saints est un des plus grands et des plus paisibles enseignements que l'on puisse offrir à une masse de lecteurs impuissants, ou trop portés aux ébranlements funestes qui résultent de certains ouvrages.

 

[…] Que de malheureuses lectrices rendues incapables d'aucune lecture sérieuse, parce que les romans les ont épuisées ! On a demandé des surexcitations à une littérature de plus en plus sensualiste, comme l’homme à qui le vin ne suffit plus, a besoin pour s'enivrer des plus fortes liqueurs. […] L'œil éteint, les membres affaissés, l'intelligence engourdie, [les lecteurs] ne sont plus capables ou que des fureurs les plus effrayantes ou que d'une atonie qui les pousse à la stupidité ; triste image de la dégradation de ces êtres au cœur corrompu, à l'intelligence presque hébétée, qui demandent à certains livres un hébétement nouveau et une corruption nouvelle. […] Il faut réagir contre cet affaissement des âmes, causé par des lectures trop souvent immondes ; […]

 

[…] Le scepticisme ironique a beau formuler son opposition sous formes de plaisanteries ou d’objections spécieuses, la foi reste toujours, et quand elle s’ébranle, on peut dire que le mal va devenir grand sur la terre. […] l’incrédulité fait ses ravages, […]. Il y a plus de blasphèmes dans le camp de Satan, […]

 

[…] il faut y voir l’effet de la réforme protestante, […] et aussi le fruit du rationalisme, […] C’est contre ces extrémités impies qu’il importe de protester, […] Si la science moderne ne fait pas de miracles, ou bien elle les nie, ce qui est plus commode, ou elle prétend les expliquer par des effets physiques, pathologiques, que sais-je encore !

[…] ce ne sont ni les négations des savants modernes ni leurs analyses chimiques qui pulvériseront ces masses de témoignages dont le bruit retentit sans cesse […] La sécheresse janséniste […] Les hérétiques n’ont pas de saints et ne veulent pas permettre aux catholiques d’en avoir.

 

[…] l’église, bien éprouvée sans doute, se prépare à enfanter de nouveaux saints. […] La réforme n’est pas entièrement morte, mais nos saints survivront à son dernier soupir. La révolution, elle aussi, aura son déclin ; faites place aux saints qui se préparent […] On la [l’église] persécute aujourd’hui, demain elle enfantera, soyez-en assurés. […]

 

Ce texte est écrit pendant les débats acharnés qui aboutiront à la séparation de l’église et de l’état. L’église doit rompre avec l’héritage de Constantin, mais ne se rend pas compte qu’elle gagne en spiritualité ce qu’elle perd en puissance administrative. Elle s’arcboute sur un passé inexorablement révolu. C’est ce message nostalgique de la fin du XIXe siècle qui est repris dans l’église de Landreville, exposé en grand nombre dans des reliquaires ouvragés propres à inspirer l’admiration des nombreux fidèles.

 

Sources :

- Jacques de Voragine (v. 1227-1298), La Légende dorée.

- Jacques Baudoin, Grand livre des saints, 2006.

- site internet : nominis.cef (église catholique en France).


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